jeudi 5 avril 2012

La conférence plénière de la CIP

Le 04 avril à 11h00, j’ai pu assister à la conférence plénière de la Chambre des Indépendants du Patrimoine (CIP).

Le thème de cette dernière était la défense du système de rémunération des Conseillers en Investissements Financiers (CIF). La période est cruciale pour le jeune métier de CGPI, et la CIP a vocation à protéger et défendre le modèle économique français.

Initialement, le cœur de la directive  MIF est de mettre en place un cadre harmonisé d'exigences organisationnelles et de conditions d'exercice régissant les Prestataires de Services en Investissements (PSI).

Aujourd’hui, la réforme de la directive Marché et Instrument Financier II (MIF II ou MIFID) qui est étudiée à Bruxelles, vise, entre autres points, à rendre transparente la relation conseiller/vendeur/client. Pour cela au commencement de sa réflexion, le législateur a privilégié la suppression pure et simple des rémunérations des fournisseurs lorsque le conseil est donné sur une base indépendante. Cette position a généré une « union sacrée » des chambres syndicales CIP et ANACOFI-CIF et l’Association Française de Gestion financière (AFG).

Brûlante, l’actualité a pourtant connu une certaine accalmie, puisque le 27 mars dernier, le rapporteur européen de la MIF II, Marcus Ferber a amendé le texte initial, favorisant une transparence des rémunérations plutôt que l’interdiction de fournir des  produits répondant aux solutions conseillées.
Patrice Ponmaret, président de la CIP, se disait soulager, mais rien n’est acquis.

Il avait invité cinq représentants, et non des moindres, de l’asset management indépendant (: Pascale Guiller, Philippe Couvrecelle, Grégoire Scheiff, Didier Le Menestrel, et Xavier Lépine) et un spécialiste de la distribution de produits financiers ( :Eric Franc). Chacun d’eux a pris la parole afin d’expliquer sa position et son rôle dans le lobbying nécessaire auprès aussi bien des autorités de contrôle que du législateur français et/ou européen afin de faire entendre la voix des indépendants français. 

Ils ont tous souligné l’importance du rôle de l’AFG, dont le président Paul-Henri de la Porte du Theil a été l’invité surprise.

Pascale Guiller, secrétaire générale de Carmignac, a indiqué que l’origine de la position du législateur européen est un rapport de consultation des intermédiaires en 2010, et que la question de la rémunération des indépendants n’était que la 103ème question (« que pensez-vous de la suppression des retrocessions ? ») d’un document extrêmement lourd. Alerté par l’AFG, son action a été de rencontrer et d’expliquer le business model au niveau européen, afin de faire comprendre le sens de l’indépendance « à la française ».

Philippe Couvrecelle, président du directoire d'Edmond de Rothschild AM, s’est attaché à décrire son action auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), afin de protéger le modèle économique de la distribution et de la production industrielle de solutions financières indépendantes.

Grégoire Scheiff, Directeur associé DNCA, a insisté pour sa part sur l’importance d’agir auprès des politiques, aussi bien français qu’européens, relatant son intervention auprès de Pascal Canfin réceptif à ses arguments.

Didier Le Menestrel, cofondateur et président de La Financière de l'Echiquier, a insisté sur la notion d’indépendance, ne se sentant pas légitime d’intervenir au niveau européen. Il a apporté le soutien de La Financière en soulignant que le marché de la distribution était phagocyté par les réseaux. Il a remarqué que les CGPI devaient apprendre à être un métier moderne en développant son action de lobby, comme peut le faire New City Initiative en Angleterre. C’est donc pour lui plus le rôle des associations représentatives.

Xavier Lépine, Président du Directoire La Française AM, a lui rappelé, avec une vue plus théoricienne, les enjeux de cette réforme, en précisant que celle-ci n’était pas forcément au bénéfice de l’investisseur final, puisque, selon lui, cette situation pourrait entraîner plus de concentration des acteurs, la discrimination des indépendants et une perte réelle de l’architecture ouverte et donc une distorsion de la concurrence entre indépendants et les grands réseaux bancaires. Il a donc souligné que son action n’était pas en position de demandeur, mais de demandé en étant un acteur incontournable consultatif de l’évolution métier et en participant à des groupes de discussion, notamment à l’AMF. Il a justifié parfaitement l’existence des rétrocessions, par les obligations induites (reporting, formation, contrôle, déontologie, information).

Enfin Paul-Henri de la Porte du Theil, président de l’AFG, a juste mis en exergue que la situation n’était pas gagnée, du fait de son dernier rendez vous avec Markus Ferber. Arrivé empli d’optimisme, il en est sorti inquiet. En effet, le rapporteur n’est pas majoritaire au Parlement européen ; la mobilisation est de mise.

Le planning législatif a été précisé. La 04 mai l’amendement Ferber sera discuté par le Parlement, et vers la fin juin, se déroulera le vote final.

La MIF II ne comprend pas les produits d’assurance, le prochain combat est donc tout trouvé : la  Directive Intermédiation en Assurances II (DIA II).

Le jeu des questions réponses s’est ensuivi. Même si les intervenants ont refusé de trouver des coupables à ce renforcement des obligations des indépendants, ils ont expliqué que tant que la notion d’indépendance ne sera pas uniformisée, subsistera un  vide législatif à combler, et que le législateur technocratique a tout d’abord décidé d’obérer le développement de l’indépendance en simplifiant naïvement le problèmes et n’y remarquant pas forcément tous les enjeux et précautions prises par les indépendants.  Ils ont également admis que les lobbys anglais avaient plus de poids que les acteurs français auprès des autorités européenne législatives, appuyant qu’ils essayaient d’étendre leur modèle à l’ensemble des pays européens. Enfin, les grands réseaux ont à peine été mentionnés , afin de ne choquer les sensibilités mais ils seraient les gagnants d’une règlementation renforcée, même si elle pourrait, aussi, dans un futur proche les toucher. 

Enfin, Patrice Ponmaret est revenu, avec verve, sur le rôle primordial et d’avant-garde des Conseillers de Gestion de Patrimoine Indépendant (CGPI), à l’origine de toutes les initiatives d’accompagnement, de diversification et d’accès au marché pour l’investisseur particulier.

1 commentaire:

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