La rémunération des Conseillers en
Investissement Financier est une question cruciale en ce moment. Les deux
principaux syndicats, l'ANACOFI (Association NAtionale des COnseillers
FInanciers) et la CIP (Chambre des Indépendants du Patrimoine) agissent pour
permettre au système de rémunération des CIF de perdurer en l’état actuel,
mobilisant l’ensemble de leur force pour être soutenu par les fournisseurs de
produits unissant la profession.
Ce fut le thème principal de la convention
annuelle de l'ANACOFI qui a eu lieu le 8 mars dernier et sera celui de la
convention annuelle CIP qui aura lieu le 3-4 avril 2012 au Palais des Congrès
de Paris.
En effet, elles voient poindre le spectre de la
suppression de la notion d'indépendance pour les CIF. Ces derniers ne
pourraient continuer de percevoir des retro-commissions sur les produits
"conseillés". Cette réaction de protection est tout à fait
compréhensible. Elles sont dans leur bon droit et bien entendu dans leur rôle
de la protection des CGPI (Conseillers en Gestion de Patrimoine) qui est leur
mission principale.
Toutefois
cette résistance au changement est contraire à l’intérêt des experts comptables
dans le développement de l’offre d’un service patrimonial, voire pourrait être
contraire à l’intérêt du client final investisseur. En effet, comme nous avons
pu le voir dans le post du 14 mars dernier, le sens de l’indépendance selon le
code de l’Ordre des Experts Comptables est définit scrupuleusement, dans l’article
6, attendu que les experts comptables doivent éviter « toute situation qui pourrait faire présumer d’un manque d’indépendance ».
Ils « doivent être libres de tout lien
extérieur d’ordre personnel, professionnel ou financier qui pourrait être
interprété comme constituant une entrave à leur intégrité ou à leur objectivité.»
En conséquence, les experts comptables disposent
d’un atout indéniable. Ils pourront en se restreignant au conseil et uniquement
au conseil, se prévaloir leur « réelle » indépendance, dans le cadre
d’un développement en interne ou d’un développement à travers une filiale
dédiée. La confiance déjà acquise au niveau professionnelle n’en sera que
renforcée au niveau privé.
Il
faut tout de même convenir que le principal de la rémunération des conseillers
patrimoniaux indépendants est principalement basé sur la rémunération de la
conservation et les rétrocessions. Nombre d’entre eux pourraient être en risque
de rentabilité. Si l’évolution législative devait valider cette notion d’indépendance,
la profession subirait un raz de marée et de nombreux cabinets se verraient
dans l’obligation de fermer.
Ainsi,
puisque la proposition de services patrimoniaux se doit d’être accessoire, et
même si le niveau de rémunération potentiel de ce service s’en verrait amoindri,
les experts comptables bénéficieraient d’une quasi exclusivité de qualité de
services.
En
conclusion, au-delà des considérations des modifications à venir et quasi,
selon nous, inévitable, les experts comptables ont un véritable atout distinctif
dans le conseil en gestion patrimonial
global.
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