mercredi 21 mars 2012

Rémunération : levée de bouclier

La rémunération des Conseillers en  Investissement Financier est une question cruciale en ce moment. Les deux principaux syndicats, l'ANACOFI (Association NAtionale des COnseillers FInanciers) et la CIP (Chambre des Indépendants du Patrimoine) agissent pour permettre au système de rémunération des CIF de perdurer en l’état actuel, mobilisant l’ensemble de leur force pour être soutenu par les fournisseurs de produits unissant la profession.  

Ce fut le thème principal de la convention annuelle de l'ANACOFI qui a eu lieu le 8 mars dernier et sera celui de la convention annuelle CIP qui aura lieu le 3-4 avril 2012 au Palais des Congrès de Paris. 

En effet, elles voient poindre le spectre de la suppression de la notion d'indépendance pour les CIF. Ces derniers ne pourraient continuer de percevoir des retro-commissions sur les produits "conseillés". Cette réaction de protection est tout à fait compréhensible. Elles sont dans leur bon droit et bien entendu dans leur rôle de la protection des CGPI (Conseillers en Gestion de Patrimoine) qui est leur mission principale.

Toutefois cette résistance au changement est contraire à l’intérêt des experts comptables dans le développement de l’offre d’un service patrimonial, voire pourrait être contraire à l’intérêt du client final investisseur. En effet, comme nous avons pu le voir dans le post du 14 mars dernier, le sens de l’indépendance selon le code de l’Ordre des Experts Comptables est définit scrupuleusement, dans l’article 6, attendu que les experts comptables doivent éviter « toute situation qui pourrait faire présumer d’un manque d’indépendance ». Ils « doivent être libres de tout lien extérieur d’ordre personnel, professionnel ou financier qui pourrait être interprété comme constituant une entrave à leur intégrité ou à leur objectivité.»
En  conséquence, les experts comptables disposent d’un atout indéniable. Ils pourront en se restreignant au conseil et uniquement au conseil, se prévaloir leur « réelle » indépendance, dans le cadre d’un développement en interne ou d’un développement à travers une filiale dédiée. La confiance déjà acquise au niveau professionnelle n’en sera que renforcée au niveau privé.
Il faut tout de même convenir que le principal de la rémunération des conseillers patrimoniaux indépendants est principalement basé sur la rémunération de la conservation et les rétrocessions. Nombre d’entre eux pourraient être en risque de rentabilité. Si l’évolution législative devait valider cette notion d’indépendance, la profession subirait un raz de marée et de nombreux cabinets se verraient dans l’obligation de fermer.
Ainsi, puisque la proposition de services patrimoniaux se doit d’être accessoire, et même si le niveau de rémunération potentiel de ce service s’en verrait amoindri, les experts comptables bénéficieraient d’une quasi exclusivité de qualité de services.
En conclusion, au-delà des considérations des modifications à venir et quasi, selon nous, inévitable, les experts comptables ont un véritable atout distinctif dans le  conseil en gestion patrimonial global.


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